État et communs numériques : une coopération fructueuse
Vers un État partenaire des communs numériques : c’est sur ce thème que la DINUM réunissait représentants de la société civile et agents publics, mardi 10 mai 2023, pour un après-midi de débats et de présentations autour de l’Accélérateur d’initiatives citoyennes. Retour.
Mardi 10 mai, nous réunissions une centaine de représentants de la société civile et d’agents publics pour réfléchir ensemble aux coopérations entre État et communs numériques à l’occasion d’une table ronde, avec l’IGN, le ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse et la direction interministérielle de la transformation publique (DITP), en partenariat avec le Conseil national du numérique et la Société des communs.
En ouverture, Guillaume Rozier, fondateur de CovidTracker et ViteMaDose, parfaites illustrations de la problématique, et actuel conseiller numérique et données publiques à l’Élysée, a défendu l’idée que l’État doit opérer le service public mais ne doit pas tout faire seul. Il faut accepter que les citoyens, les associations, les entreprises contribuent à l’action publique, au bénéfice de tous, et s’attacher à rendre cette collaboration fluide.
Une relation État-communs numériques fructueuse dans les deux sens
« Les communs numériques ne s’opposent ni à l’État ni au marché. Ils agissent en complémentarité et ouvrent une brèche entre ces deux pôles, dans une logique de coopération », a appuyé Valérie Peugeot, chercheuse et membre du collège des commissaires de la CNIL. La relation entre communs et État se révèle fructueuse dans les deux sens : les communs aident l’État à se transformer, par exemple à sortir d’un fonctionnement en silo, et à réinventer l’intérêt général. Et de l’autre côté, l’État peut leur apporter son soutien.
Accélérateur d’initiatives citoyennes : un laboratoire des coopérations État-communs !
Soutenir des projets émanant de la société civile, au service de l’intérêt général : c’est précisément ce que fait le programme Accélérateur d’initiatives citoyennes, piloté par la DINUM en partenariat avec la DITP. Après une première saison réussie en 2022, l’Accélérateur accompagne de nouvelles initiatives autour de communs numériques cette année. Et d’autres à venir ! Vous voulez en faire partie ? Postulez jusqu’au 8 septembre 2023.
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> Découvrir les premiers communs numériques lauréats de la saison 2
Certains l’ont déjà bien compris et se saisissent du potentiel des communs numériques, au service de leur politique publique, à l’image de la direction du numérique pour l’éducation qui place les communs numériques au cœur de sa stratégie. Son directeur Audran Le Baron compte passer à l’échelle plusieurs communs numériques qui ont fait la preuve de leur impact, comme M@gistère, une plateforme de formation continue pour les professeurs, elle-même basée sur la plateforme d’apprentissage en ligne libre Moodle. Fondés sur des logiciels libres, ces communs sont mis à la disposition du plus grand nombre pour qu’ils puissent se les approprier, les reprendre, adapter…
Contribuer aux communs numériques permet de reprendre le contrôle
La cybersécurité s’empare elle aussi des communs numériques. « Plus on se numérise, plus on crée des liens de dépendance, explique Yann Bonnet, directeur général délégué du Campus Cyber. Face aux risques cyber, il est important de regagner en maîtrise. » Pour lui, contribuer aux communs numériques permet justement à l’État de reprendre le contrôle, de gagner en résilience et de les adapter à ses besoins.
Selon Sébastien Soriano, directeur général de l’IGN, le secteur de la donnée publique, qui foisonne d’initiatives intéressantes, gagnerait aussi à s’inspirer des modes de travail des communs numériques pour faire alliance en son sein et avec le monde extérieur, et ainsi mieux « marcher ensemble » pour passer à l’échelle.
Gagner en intelligence collective pour mieux innover et servir les Français
La coconstruction de l’action publique avec la société civile est aussi à l’œuvre dans le cadre de la participation française au partenariat pour un Gouvernement ouvert (PGO), pilotée par la DITP, comme l’a rappelé Pauline Lavagne d’Ortigue.
« Pour innover ensemble et reprendre la maîtrise de certains sujets, on doit réfléchir à de nouveaux modes de production, repenser et redistribuer certains pouvoirs », confirme Yann Bonnet.
S’enrichir grâce à l’intelligence collective, c’est « s’engager à rendre le quotidien des Français meilleur » !