La révolution de la donnée au service de la croissance : le rapport du groupe de travail franco-britannique


A l’automne 2015, les Gouvernements français et britannique lançaient un groupe de travail chargé d’étudier la révolution de la donnée, ses opportunités pour la croissance et les axes de collaboration possibles entre les deux pays. Les coprésidents de ce groupe de travail, Henri Verdier, administrateur général des données, au sein du SGMAP, et Sir Nigel Shadbolt, président de l’Open Data Institute et doyen du Jesus College à l’Université d’Oxford, ont remis aujourd’hui leur rapport aux deux Gouvernements, à Londres. Entretien vidéo avec Henri Verdier.

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C’est à l’Open Data Institute, à Londres, que l’événement a eu lieu ce mercredi 13 juillet 2016. Après plusieurs mois de travaux, la “task force” franco-britannique a remis son rapport en présence d’Axelle Lemaire, secrétaire d’État française au Numérique, et d’Ed Vaizey, ministre de la Culture et de l’Économie numérique du Gouvernement britannique. Le groupe de travail avait été mandaté en novembre dernier par Emmanuel Macron, Axelle Lemaire et George Osborne, chancelier de l’Echiquier anglais, pour réfléchir aux défis et opportunités pour la croissance que pose la révolution de donnée.

Innovation, infrastructure, compétences et « Pouvoir d’agir » à l’ère numérique

Dans son rapport, le groupe de travail formule 70 propositions concrètes de coopération entre les deux pays, réunies en quatre grands axes d’action commune :

  • stimuler l’innovation par les données, notamment grâce à de grands défis et à la densification des rencontres et des programmes d’échange entre les écosystèmes d’innovation français et britannique, pour partager les bonnes pratiques et étendre les réseaux des startups entre les deux pays.

  • établir des infrastructures de données robustes : les infrastructures de données deviennent de plus en plus indispensables à l’économie. La qualité et l’accessibilité des données, notamment via de nouvelles d’interfaces de programmation (API), deviennent critiques. Il sera indispensable d’investir dans la création de registres de données de référence et de poursuivre les investissements dans des programmes d’identification électronique.

  • améliorer les compétences et les connaissances en matière de données dans nos sociétés : outre le manque préoccupant de datascientists à l’échelle de toute l’Europe, la culture de la donnée est devenue essentielle aux décideurs privés et publics et à de nombreux métiers. La massification de l’éducation à la donnée, au-delà des seuls ingénieurs en datasciences, est un enjeu prioritaire.

  • renforcer la confiance des citoyens et accroître leur « pouvoir d’agir » : la puissance d’action libérée par les données numériques et les nouvelles capacités de traitement doit être mise au service de l’innovation et d’une plus grande autonomie des citoyens. La taskforce propose plusieurs axes de recherche et d’expérimentation par exemple autour de la portabilité des données et de la transparence des algorithmes seront menées de façon collaborative entre les deux pays.


La mise en œuvre de ces recommandations sera discutée entre les deux Gouvernements : les actions seront présentées en septembre

« Nous espérons très nettement que nos recommandations seront prises au sérieux par les deux Gouvernements. »

Henri Verdier, administrateur général des données, coprésident du groupe de travail sur l’économie de la donnée

Un groupe de travail associant public, privé et monde universitaire

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Henri Verdier, administrateur général des données, au sein du secrétariat général pour la modernisation de l’action publique (SGMAP), et Sir Nigel Shadbolt, directeur du Jesus College à l’Université d’Oxford et co-fondateur de l’Open Data Institute, ont coprésidé ce groupe de travail. Pour les assister, ils ont choisi ensemble un petit groupe d’experts français et britanniques, issus du secteur privé et du milieu universitaire :

  • Patrick Cocquet (Cap Digital) ;
  • Alban Schmutz (OVH) ;
  • Mokrane Bouzeghoub (Allistene) ;
  • Rand Hindi (Snips) ;
  • Yann Lechelle (Snips);
  • Clive Humby (DunnHumby) ;
  • Doug Monro (Adzuna) ;
  • Andrew Lawson (Salesforce) ;
  • Stéphanie Finck (Salesforce).

Dans le cadre de ses travaux, la « task force » a consulté de nombreuses parties prenantes, notamment des administrations publiques, des organisations internationales, des PME, de grandes sociétés et des startups.

Ses recommandations tiennent compte de la grande variété des attitudes existantes - et qui continuent à évoluer - dans la manière dont sont utilisées et conservées les données, allant de ceux qui recommandent la plus grande prudence aux plus convaincus, en passant par ceux qui ne sont pas encore convaincus des bénéfices qu’elles pourraient apporter.