Le référentiel général d'interopérabilité fait peau neuve


La deuxième version du référentiel recensant les normes et standards à privilégier pour favoriser les échanges entre administrations est sortie. Actualisée et enrichie, elle se veut plus pratique avec l’apparition de profils d’interopérabilité établis en fonction d’usages cibles, comme l’Etat Plateforme. Elle aborde également les enjeux sémantiques appliqués à la gestion d’identités.

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C’est un lifting en profondeur dont bénéficie le référentiel général d’interopérabilité (RGI). La deuxième version, qui succède à celle de 2009, a été publiée au Journal Officiel du vendredi 22 avril 2016. Document technique de référence destiné aux spécialistes des systèmes d’information, le RGI, porté par le secrétariat général à la modernisation de l’action publique (SGMAP), préconise un ensemble de normes et de standards en vue de fluidifier les échanges au sein de de la sphère publique et avec les usagers.

A l’heure de l’Etat Plateforme et des services composites associant des ressources d’origines diverses, le rôle du RGI, dont le développement a été piloté au sein du SGMAP par la DINSIC (direction interministérielle du numérique et du système d’information et de communication), est plus que jamais essentiel.

Un outil au service de la modernisation de l’État

« Sans ce document, les administrations ne pourraient pas communiquer entre elles, parce qu’elles ne parleraient jamais le même langage technique, explicite Jean-Vincent Placé, secrétaire d’État en charge de la Réforme de l’État et de la Simplification. Or, ces échanges sont essentiels pour le service public, en général, et pour la modernisation de l’Etat, en particulier. »

Entre 2009 et aujourd’hui, le paysage des technologies et des normes associées a beaucoup évolué. La deuxième mouture du référentiel en est le reflet. Elle compte plus de 80 nouvelles entrées, tandis qu’une petite vingtaine sont classées parmi celles à retirer. A chaque standard est associé un statut (en observation, recommandé, en fin de vie et retiré) pour faciliter sa prise en compte et la mise en conformité.

De nouvelles préconisations pour la bureautique et le web

Le niveau de recommandation concernant les protocoles réseau, de transport et de sessions ont dans l’ensemble assez peu évolué. En revanche, les actualisations de statut sont importantes pour tout ce qui touche à la bureautique, au web, au multimédia et à l’information géographique.

Ainsi, le format bureautique OpenDocument (ODF), adopté par la communauté du libre, accède au statut « recommandé », alors que son concurrent OOXML, promu et mis en œuvre par Microsoft, demeure « en observation », en raison de sa complexité et d’une gouvernance de la norme manquant d’ouverture. Pour le web, le RGI conseille de s’assurer de la compatibilité des services en ligne avec les versions récentes des navigateurs, c’est-à-dire au minimum Internet Explorer 10, Firefox 31, Chrome 35 et Safari 7.

L’introduction de profils d’interopérabilité

L’une des grandes nouveautés de la deuxième version du RGI est l’apparition de profils d’interopérabilité, dont le but est d’orienter les choix et éviter toute dispersion en proposant un nombre limité de standards en fonction de contextes opérationnels et d’usages déterminés. Quelques profils clés ont été définis. La plupart d’entre eux sont déjà utilisés, par exemple dans le cadre de France Connect, d’InterOPS pour les échanges internes à la sphère protection & sécurité sociale ou très bientôt sur le socle d’archivage Vitam.

L’interopérabilité passe par des choix communs de standards d’échange, mais également de sémantique, c’est-à-dire le vocabulaire employé pour décrire un objet métier. Par exemple, le RGI établit la description de l’identité pivot d’une personne. C’est un premier pas qui est fondamental dans le cadre de la stratégie Etat Plateforme et France Connect.

Un travail collectif

La mise à jour du RGI a été engagée dès la seconde moitié de l’année 2014. Des groupes de travail réunissant des urbanistes et architectes des systèmes d’information ainsi que des spécialistes techniques de différents ministères ont évalué les standards d’après leur pertinence, leur niveau de maturité, leur indépendance vis-à-vis des solutions techniques et des fournisseurs, leur facilité de déploiement et les soutiens dont ils bénéficient dans l’industrie.

Cette concertation au sein de l’administration a été enrichie au printemps 2015 par un appel public à commentaires. Le référentiel a été ensuite visé le Conseil national d’évaluation des normes et par l’Union européenne, dont les travaux de l’EIF (European Interoperability Framework) définissent un cadre d’interopérabilité commun aux Etats membres.