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Place des femmes dans la tech : 9 femmes pionnières à (re)découvrir


Dans le cadre de la journée internationale des droits des femmes du 8 mars et de l’événement « Ensemble pour la mixité dans le numérique public » organisé par la direction interministérielle du numérique (DINUM) qui se tiendra le 10 mars, voici les portraits de 9 femmes pionnières du numérique à (re)découvrir.

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Dans l’ombre des géants de l’informatique, des femmes visionnaires ont joué un rôle crucial dans la révolution numérique. Leurs contributions, souvent méconnues, ont façonné notre monde tel qu’il est aujourd’hui.

Découvrez 9 femmes pionnières du numérique :

  • Ada LOVELACE – Mère des algorithmes (1818 – 1852) : Ada Lovelace est la fille du poète anglais Lord Byron. Elle se passionne très tôt pour les mathématiques. En 1833, elle rencontre Charles Babbage, le concepteur de la Machine analytique (un calculateur mécanique). La machine effectue certains calculs de façon automatique grâce à des cartes perforées. Ada Lovelace rédige alors les premières esquisses de ce qui deviendra le langage informatique. Ada crée le premier algorithme de calcul de l’histoire. Elle prédit aussi l’avenir de l’informatique en imaginant les usages possibles des calculateurs automatiques. Le premier programmeur de l’histoire était donc une programmeuse ;
  • Jean E. SAMMET – La main sur le code (1928 – 2017) : Jean E. Sammet commence sa carrière en développant le langage informatique FORMAC chez IBM. Elle collabore avec Grace Hopper et participe à la création du langage COBOL. Entre 1974 et 1976, Jean Sammet préside la prestigieuse ACM (Association for Computing Machinery) qui rassemble les plus grands esprits des débuts des sciences de l’informatique. Jean Sammet a programmé l’ordinateur Speedac (Sperry Electronic Digital Automatic Computer) en entrant à la main son code en binaire, ce qui lui prend trois jours entiers ;
  • Margaret HAMILTON – A la conquête de la lune (née en 1936) : Margaret Hamilton a été directrice du département logiciel du programme Apollo. Au début de sa carrière, elle invente le terme « Software engineering » pour qualifier ses activités de programmeuse. C’est elle qui pose les premiers paradigmes de développement informatique, les fondations techniques de la conception logicielle, ce qui constitue une grande avancée pour les sciences de l’informatique. Développeuse au MIT, Margaret conçoit les logiciels de guidage de la mission lunaire Apollo. Son programme sauve la vie des astronautes en établissant un ordre de priorité des tâches du module spatial et permettant l’alunissage de l’équipe ;
  • Karen SPARCK JONES – Moteur de recherche (1935 – 2007) : Karen Spärck Jones est une pionnière dans le domaine de l’intelligence artificielle. Elle a notamment travaillé sur l’analyse automatique du langage naturel. En 1974, Karen Spärck Jones rejoint le laboratoire informatique de l’Université de Cambridge où elle devient professeure d’informatique. Elle étudie l’occurrence des mots dans un texte pour en identifier automatiquement le contenu, le genre d’algorithme à l’origine des moteurs de recherche comme Google. Son slogan : « L’informatique est trop importante pour être laissée aux hommes. » ;
  • Mary ALLEN WILKES – Le droit au portable (née en 1937) : Mary Allen Wilkes voulait devenir avocate. Découragée par ses amies parce qu’elle est une femme, elle décide de se tourner vers l’informatique, qui est à l’époque un milieu ouvert aux femmes. Elle travaille pour le MIT Lincoln Laboratory sur des ordinateurs, principalement sur des projets de reconnaissance vocale. Elle a participé à la conception de deux des premiers micro-ordinateurs, le LINC et le TX-2. En 1964, elle est la première personne à posséder un micro-ordinateur à son domicile : il s’agit du LINC, qu’elle a en partie conçu. Plus pratique pour regarder Netflix au lit… En 1972, elle quitte l’informatique pour étudier le droit à Harvard et devenir avocate ;
  • Hedy LAMARR – De Hollywood au wifi (1914 – 2000) : Après avoir mis un terme à sa carrière de star hollywoodienne, Hedy Lamarr développe l’idée de ce qui sera appelée plus tard la « technique Lamarr » ou étalement de spectre : un système de communication applicable aux torpilles radio-guidées qui rend l’attaque pratiquement indétectable pour l’ennemi. Le 10 juin 1941, elle dépose avec George Antheil un brevet pour cette invention, la rendant libre de droits pour l’Armée des États-Unis. Ce système de transmission est toujours utilisé aujourd’hui, dans le positionnement par satellites (GPS), les liaisons chiffrées militaires, la téléphonie mobile et… le wifi. Hedy Lamarr a été admise au National Inventors Hall of Fame en 2014 et depuis 2005, la fête des inventeurs et inventrices est célébrée dans les pays germanophones le 9 novembre, le jour de son anniversaire ;
  • Sophie WILSON – Sainte-patronne des smartphones (née en 1957) : Sophie Wilson a commencé sa carrière chez Acorn Computers Ltd à la fin des années 1970. Elle y a participé au développement d’un ordinateur personnel abordable, le BBC Micro, qui visait à rendre l’informatique accessible à tous. Elle a créé le système d’exploitation (BBC Basic), conçu le matériel et écrit toute la documentation en un temps record. Le succès du BBC Micro (plus d’un million d’unités vendues) a poussé l’entreprise à s’intéresser aux processeurs. Elle a permis à ce qui n’était qu’une idée de devenir un produit fonctionnel, la première puce ARM. Si ce nom ne vous dit rien, sachez que 95 % des smartphones en contiennent une. Sophie Wilson a fait partie du conseil d’administration de l’éditeur de jeux vidéo Eidos Interactive qui a quelques jeux « un peu » connus à son actif : Tomb Raider, Hitman, Deus Ex… Elle continue de travailler à la conception de processeurs, avec le FirePath ;
  • Alice RECOQUE – Un roc dans la machine (1929 - 2021) : Alice Recoque tient une place de choix dans l’histoire de l’informatique. Elle contribue au développement du CAB 500, l’une des premières machines permettant une interaction « conversationnelle » et dirige le développement du Mitra 15 qui sera intégré dans les premiers réseaux numériques français, notamment Cyclades, ancêtre d’Internet. Alice Recoque est aussi l’une des premières en France à s’intéresser à l’intelligence artificielle. Pourquoi cette ingénieure exceptionnelle, membre du comité national du CNRS et officier de l’ordre national du Mérite, est-elle aujourd’hui une figure si discrète ? « En France, on parle peu de nos ingénieurs, estime l’historien Pierre Mounier-Kuhn. A fortiori quand il s’agit de reconnaître les travaux d’une femme : il a fallu batailler pour empêcher Wikipédia de supprimer la notice sur Alice Recoque ! » C’est aussi, pointe-t-il, une affaire de caractère et d’humilité. Quand Alice Recoque raconte à 88 ans son parcours, c’est avec une modestie déconcertante, se considérant comme « un simple grain de sable dans la machine » ;
  • Joan CLARKE – Briseuse de codes (1917-1996) : Joan Clarke est une cryptologue britannique. Elle a joué un rôle primordial aux côtés d’Alan Turing dans le décryptage de la machine Enigma qui codait toutes les communications chiffrées du Troisième Reich. Les informations obtenues grâce au déchiffrement des messages d’Enigma donnèrent au camp des Alliés un avantage certain dans la poursuite de la guerre. Il a été estimé que le conflit en Europe a été écourté d’au minimum deux ans grâce à la cryptanalyse des chiffres et des codes allemands.

Professionnels du numérique engagés dans les questions de mixité, participez à l’événement de la direction interministérielle du numérique (DINUM) le 10 mars prochain. L’objectif : rassembler les acteurs engagés dans la mixité au sein du numérique de l’État, en particulier les femmes ; célébrer des parcours inspirants ; mettre en lumière des initiatives ministérielles et lancer la communauté « Mixité & Numérique », mais également sensibiliser les jeunes (collèges à postbac) aux opportunités qu’offre le numérique de l’État.

Agente de la tech publique, vous souhaitez accélérer le développement de votre carrière au sein de l’État ? Le programme ADA, d’Accompagnement au Développement professionnel des Agentes du numérique de l’État de la DINUM est ouvert aux professionnelles du numérique de catégories A et A+, au sein de l’État, pour vous aider à bâtir un projet professionnel en accord avec vos aspirations et vos compétences.

La direction interministérielle du numérique (DINUM) est en charge de la transformation numérique de l’État et a endossé le rôle DRH de la filière numérique de l’État dans le cadre de sa stratégie numérique ayant pour mission de rendre l’État plus simple, plus efficace et plus souverain.